Cyril Descours joue un jeune prof de français qui a décidé de faire quelque chose d’utile en enseignant en prison.
Raoul GILIBERT – FTV – DECAELIS
La prison peut-elle être un endroit où on apprend? Un film et un débat pour en parler.
Alexis est un jeune prof idéaliste et pour sa première expérience professionnelle, il a décidé d’enseigner le français à des détenus. S’il est là pour parler de Voltaire et d’autres auteurs classiques, c’est peut-être lui, finalement, qui apprend le plus de choses. La prison a son vocabulaire, ses codes, ses secrets qui finissent toujours par se savoir, sa loi du chacun pour soi, son rapport tout relatif au temps qui passe. Et ses résignations « la prison c’est comme une usine, mais où on ne produirait rien »
Ce téléfilm avec Déborah François, Cyril Descours, Philippe Duquesne questionne: à quoi sert cette punition si le temps passé en prison est un temps mort où il ne se passe rien, si ceux qui en sortent se retrouvent encore plus en rupture avec la société que lorsqu’ils y sont entrés?
Quelle est alors la réelle utilité de la peine pour la société et pour ceux qui n’en n’ont pas respecté les règles?
On sait que près de 10% des détenus sont en situation d’illettrisme et près d’un ex-prisonnier sur trois récidive dans l’année de sa sortie de prison.
Mais derrière les murs des prisons des enseignants et des formateurs travaillent à éduquer, insérer et réinsérer les détenus pour leur donner une seconde chance. Et c’est de cette petite lueur que parle Le bruit des trousseaux.
Le scénario est tiré du livre du même nom, de Philippe Claudel, qui signe aussi la réalisation. Et il sait ce qu’il raconte: il a été prof de français pendant 12 ans en milieu pénitentiaire.
Un débat
Juste après la diffusion du film, il sera l’invité d’un débat autour des moyens et des résultats de cet enseignement très particulier. On entendra aussi Ali Delhoum. Il a passé 28 ans en détention pour des vols à main armée, au cours desquelles il a obtenu son Bac, et a suivi une formation de climaticien, profession qu’il exerce aujourd’hui depuis sa sortie de prison en 2017. Et encore Dominique Simonnot, Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. C’est une autorité administrative indépendante chargée du contrôle du respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, et notamment du respect du droit à la réinsertion.
France 2, 21.10