Au fil des ans, Cyril Forthomme et Le Grand jojo étaient devenus amis. Le musée en l’honneur de l’artiste a pris place dans une maison familiale du premier à Boussu-Lez-Walcourt.
ÉdA
Il y a deux ans, Cyril Forthomme inaugurait le musée Grand jojo à Boussu-Lez-Walcourt, fruit d’une amitié solide entre l’artiste et l’enseignant passionné.
En août 2019, Cyril Forthomme, enseignant, réalisait un de ses rêves en inaugurant le Musée du Grand Jojo dans l’une des maisons familiales de Boussu-Lez-Walcourt. « J’ai hérité des maisons de mes grands-parents et arrière-grands-parents, explique-t-il. Je vis dans la première et j’ai installé le musée dans la seconde. »
Je crois que les Belges m’apprécient!
Grand fan de l’artiste, Cyril Forthomme a, au fil des années, tissé des liens très fort avec Jules-Jean Van Obbergen (le vrai nom de celui qu’on surnommera dès l’enfance Grand Jojo). « Il m’avait encore donné de ses nouvelles il y a quelques jours: il n’était pas en mauvaise forme même s’il était malade. Mais sa santé s’est malheureusement très rapidement dégradée. »
Aujourd’hui, au musée, le visiteur peut « marcher dans les pas du Grand Jojo ». D’ailleurs, 90% des objets exposés proviennent des archives personnelles de l’artiste. On y retrouve des diplômes, des médailles, des textes de chanson, des costumes et même son képi de La Légion. « Il aurait évidemment voulu que ce musée ouvre à Bruxelles mais louer un bâtiment et avoir une personne pour le gérer, c’était impossible, souligne encore l’archiviste de l’artiste. Il était finalement très heureux que ce musée existe et il y a encore tellement de trésors à découvrir. »
Le confinement: un coup au moral
Comme pour de nombreux Belges, le confinement est venu mettre un coup au moral de ce bon vivant. « Le confinement a eu un impact très fort sur son moral, poursuit Cyril Forthomme. Il a perdu du punch et a commencé à connaître des petits soucis de santé qui l’ont amené à l’hôpital, puis à une série d’examens jusqu’à ce qu’on découvre ce cancer assez rare. »
Bon vivant, Le Grand Jojo avait l’habitude de nager tous les jours et de manger au restaurant quotidiennement. Il voyageait aussi pas mal avec une prédilection pour la Corse. « Ce sont toutes des activités qui le maintenaient en bonne forme et, du jour au lendemain, tout a fermé. ça lui a vraiment mis un coup au moral. »
Mais Le Grand Jojo ne voulait pas qu’on pleure. « C’était un homme simple, proche des gens. Il était toujours de bonne humeur et blaguait beaucoup. Jamais il ne refusait un autographe. Il voulait qu’on conserve cette bonne humeur et certainement pas qu’on pleure. Il défendait les couleurs de son pays tout entier. Pour lui, il n’y avait pas de Wallons, Flamands ou Bruxellois mais uniquement des Belges et il disait souvent: “Je crois que les Belges m’apprécient!”. C’était peu de le dire… »