Mariam Alard fait ses débuts à la présentation des JT du week-end sur La Une ce vendredi soir. Rencontre avec cette passionnée d’info et de sport.
Cela fait des semaines qu’elle s’y prépare: ce soir, Mariam Alard, 30 ans, présentera son premier JT. C’est elle qui a été choisie par la RTBF pour succéder à Julie Morelle. Cette dernière a voulu se lancer dans un nouveau projet, celui de Déclic, émission d’information et de débat qu’elle anime avec Arnaud Ruyssen sur La Première et sur La Trois. On fait les présentations avec cette Montoise exilée à Bruxelles depuis deux ans, passionnée d’information… et de basket.
Mariam, qu’est-ce qui vous a poussée à postuler à cette place de présentatrice des journaux télévisés du week-end?
J’ai toujours suivi le JT depuis que je suis petite et j’avais déjà présenté des journaux parlés en radio. Comme j’aimais bien l’antenne en radio, et quand j’ai vu l’appel à candidatures en interne, j’ai tenté ma chance, sans penser une seule seconde que cela allait marcher. L’idée pour moi était surtout de voir si j’en étais capable. J’ai donc été assez surprise du choix, mais aussi très contente.
Julie présentait le JT de façon hyperproche et les gens s’y étaient attachés. Donc c’est vrai que lui succéder, c’est une pression.Vous succédez à Julie Morelle, dont le départ a suscité beaucoup de regrets. Cela vous met une pression supplémentaire?
Julie présentait le JT de façon hyperproche et les gens s’y étaient attachés. Donc c’est vrai que lui succéder, c’est une pression. j’espère recevoir autant de sympathie des téléspectateurs envers moi… Mais en réalité, toute l’équipe du JT a une grosse expérience. Cela met une certaine pression, mais c’est aussi très enrichissant.
Vous avez suivi une formation intensive, en interne mais aussi à France Télé. En quoi cela consiste?
Cela consiste à présenter des faux JT. On lance des sujets, on gère les imprévus, les incidents techniques… On apprend aussi à maîtriser le regard caméra, passer d’une caméra à l’autre, ce qui n’est pas aussi simple. Mises bout à bout, toutes ces petites choses peuvent rendre l’exercice moins naturel.
Le JT va rester dans la même lignée que celui de Julie?
Bien sûr, l’édition ne change pas, c’est toujours la même équipe. Le présentateur n’est qu’une petite partie du puzzle. J’espère apporter ma personnalité et ma manière de parler de l’actualité.
Julie présentait le JT de façon hyperproche et les gens s’y étaient attachés. Donc c’est vrai que lui succéder, c’est une pression.Vous êtes plus attentive à quoi, dans l’actualité?
Que ce soit en radio ou sur les réseaux sociaux (NDLR: elle est éditrice de contenu sur Facebook et Instagram pour la RTBF), j’ai toujours eu une approche assez généraliste. Cela me permet également d’apprendre. C’est pour ça que la présentation, c’est hyperriche. Les thématiques de société m’intéressent énormément, la politique aussi… Mais j’ai quand même une préférence pour l’actualité internationale et le sport.
Le sport, c’est parce que vous en pratiquez?
Je suis arbitre de basket depuis que j’ai 15 ans. Et j’ai toujours bien aimé suivre les Jeux olympiques, la Formule 1… C’est assez large. j’ai d’ailleurs présenté récemment la page sport du dimanche soir au JT. J’avais été sélectionnée pour cela avant de postuler à la présentation. Du coup, je ne l’aurai présentée que trois fois… (rires)
Vous disiez au début de cet entretien que vous regardiez le JT déjà petite. Avez-vous un souvenir d’un fait marquant concernant le JT
Oui, «Bye bye Belgium», en 2006. C’était assez marquant, mais j’avais déjà quinze ans. Sinon, plus petite, c’était mon papa qui regardait beaucoup les infos, d’abord sur la RTBF puis sur les chaînes françaises. Et je pense que mon attrait pour l’information vient de là.
Après avoir remporté la Belgodyssée en 2014 (lire par ailleurs), vous avez travaillé avec Adrien Joveneau…
Oui, j’ai remporté un stage de 6 mois en production radio et ensuite j’ai fait des chroniques pour l’émission Les Belges du bout du monde. L’idée était de mettre en avant une initiative positive dans le pays où s’était expatrié le témoin belge.
L’objectif, c’est que les téléspectateurs écoutent ce que je dis et pas qu’ils commentent comment je suis habillée, maquillée…Vous allez continuer à être éditrice pour Facebook et Instagram?
Oui, car la présentation du JT ne sera pas un temps plein. Ce sera une semaine sur deux en décembre et janvier. Après, l’horaire n’est pas encore établi. J’aurai donc du temps pour faire de l’édition (NDLR: de la coordination) pour les réseaux sociaux mais aussi du reportage.
Une question plus légère: quand Julie Morelle a commencé à la présentation du JT en 2011, elle était brune et en 2021, quand elle est partie, elle était blonde. Vous allez aussi changer de couleur?
(rires) A priori non! Sauf si un jour je trouve que le blond me va bien, mais j’ai des doutes (rires).
Derrière le trait d’humour, il y a la question de l’apparence. Quand on présente le JT, on y réfléchit…
Oui, effectivement. Mais l’objectif, c’est que les téléspectateurs écoutent ce que je dis et pas qu’ils commentent comment je suis habillée, maquillée… C’est important, mais cela ne doit pas devenir le sujet.
« J’essaye de m’inspirer des pratiques »
En 2014, Mariam Alard a remporté la Belgodyssée (section radio), un concours pour jeunes journalistes parrainé par le Fonds Prince Philippe et pour lequel L’Avenir est partenaire. Son reportage sur les mariages mixtes avait été publié dans nos colonnes, ainsi qu’une courte présentation où elle disait avoir pour modèle Loïs Lane, journaliste et petite amie de Superman.
« C’était une boutade, rigole-t-elle. J’espérais que ça ne ressortirait pas, mais… (rires). Je n’ai jamais été inspirée par un(e) journaliste en tant que tel (le). J’essaye plutôt de m’inspirer de pratiques, de façons de faire, de regarder les forces de chacun… L’idée est de se dire: ‘Moi comment je suis?’ et comment je peux mettre en avant mes atouts en m’inspirant des autres. »