Venu soutenir Anne Hidalgo à Limoges, l’ex-chef de l’Etat semble déjà se projeter dans l’après-présidentielle.
L’ex-président François Hollande , venu soutenir Anne Hidalgo à Limoges, semble déjà se projeter dans l’après-présidentielle pour participer, « au lendemain » de l’élection, à la nécessaire reconstruction du parti socialiste et tenter d’assurer sa survie.
L’ex-chef de l’Etat, s’est dit « fidèle et loyal, surtout quand c’est difficile » au moment où la candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, est cantonnée autour de 2% des intentions de vote, en dessous des 5% nécessaires pour être remboursé des frais de campagne. S’il a affirmé qu’Anne Hidalgo avait « du courage, de la ténacité » et qu’elle avait « donc » son soutien, l’ancien Premier secrétaire du PS a surtout parlé d’avenir et s’est positionné: « Quoi qu’il advienne le 10 et 24 avril, une initiative devra être prise au lendemain du scrutin et avant les législatives pour reconstruire la gauche des responsabilités », a-t-il dit, assurant qu’il y prendrait « toute (sa) part parce que c’est tout le sens de (sa) vie ».
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« Quelque chose de plus ouvert »
« A nous d’être là au lendemain de l’élection, quand le pays aura besoin de nous. C’est déjà demain qu’il faut regarder, c’est aujourd’hui qu’il faut préparer », a averti celui qui critique régulièrement la direction actuelle du PS, l’accusant de n’avoir pas travaillé pendant les cinq dernières années.
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« Il faut qu’un ensemble de forces, de personnalités, créent une nouvelle organisation qu’on appellera mouvement ou force, à partir du PS, d’autres partis… », a-t-il ensuite expliqué devant des journalistes. « Un mouvement qui reprendrait l’histoire mais inventerait d’autres modes d’élaboration de la politique. Quelque chose de plus ouvert ».
« Il recherche une méthode pour avoir le meilleur résultat possible aux législatives », analyse Patrick Menucci, membre de l’équipe de campagne d’Anne Hidalgo. « L’idée c’est de rassembler via les personnalités du PS les plus importantes », explique-t-il, citant la présidente de la région Occitanie Carole Delga, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve ou Anne Hidalgo, « ceux qui ont la volonté, la détermination de reconstruire quelque chose ». L’ex-président avait fait savoir mardi, quelques heures avant le meeting, via son entourage, qu’il « n’excluait pas » de se présenter lui-même aux législatives en Corrèze . Ira-t-il vraiment? personne ne le sait. « Même pas lui », estime un proche.
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« La question est surtout de savoir comment va réagir le parti. Mais il faut savoir si on veut vivre ou mourir », juge Patrick Menucci.
« Sa seule carte c’est l’impact médiatique que lui donne le statut d’ancien président »
« L’idée c’est que les socialistes n’aient pas le moral cassé » après la présidentielle, considère Philippe Doucet, autre membre de l’équipe de campagne. « On va voir ce que François Hollande va déployer, mais les 15 jours entre le 1er et le deuxième tour, vont être actifs », prévoit-il. L’ancien président pourra-t-il vraiment agir? « Il est très isolé au PS, il n’a quasiment plus aucun soutien », estime un cadre socialiste. « Sa stratégie c’est celle du coucou, c’est de se poser sur ce qui est déjà proposé par d’autres », analyse-t-il, soulignant que Carole Delga, l’ex premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadelis ou Bernard Cazeneuve ont déjà appelé à la création d’un nouveau parti ou d’une nouvelle ligne.
« Là, il n’a aucune ‘opérationnalité’. Sa seule carte c’est l’impact médiatique que lui donne le statut d’ancien président », critique ce cadre.
Mais sa participation au meeting était « une bonne chose pour Anne Hidalgo », concède la même source, d’autant que François Hollande s’était jusque-là peu impliqué dans la campagne. « François Hollande a dit qu’il faudra prendre des initiatives pour la suite, mais qu’il faut que Anne Hidalgo monte. Il a clairement appelé à voter Hidalgo, c’est un message envoyé aux renégats, qui ne peuvent pas se dire de gauche et voter Macron », se félicite le sénateur Patrick Kanner, qui a eu « le sentiment que les militants sont repartis musclés ».
« Dans les votes elle va remonter, c’est sûr. Les socialistes ça existe, ils ne sont pas morts », a d’ailleurs jugé à Limoges Ghilaine Rousseau, une retraitée venue soutenir la maire de Paris. « Elle peut encore grappiller, elle a un bon projet », a espéré Osiris Malbranque, ingénieur venu de Mérignac.
Marina, venue de Dordogne, est plus pessimiste: François Hollande « a été finalement un bon président, cela ne peut faire que du bien, mais je pense que ça ne changera pas grand chose ».